Étude portant sur la forme
Lauthenticité de la lumière ne souffre pas de réduction. La réduction peut être apportée par la forme et le processus de la forme. La forme disjoncte la lumière de son application rendue au terme de son travail. La forme devient prépondérante dans la conscience qui ne la remet pas en question ou ne la questionne pas ou ne retrouve pas en elle son point darrêt et sa fausse mobilité. La fausse mobilité est le point à dépasser dans la forme dont on se sert.
Entrer dans la mobilité de la forme cest la dépasser, cest la faire éclater pour rejoindre une lumière qui la traverse et ne sy immobilise pas. La forme na plus dintelligence si la lumière ne garde pas sa mobilité intrinsèque, fondamentale et éternelle.
Il ny a pas davantage à la forme si ce nest de la faire évoluer vers sa transcendance cest-à-dire la garder dans une mobilité qui ne la fixe plus dans le temps et lespace. La forme se constitue de mémoire et de fixité. Elle nest quun tremplin vers sa propre défaillance en autant que la mobilité de la conscience de lopérateur soit conservée.
Chaque forme ne représente quun acquis dénergie sinvestissant dans un continuum dévolution lui interdisant sa pérennité parce quelle appartiendrait alors aux mondes de la régression, de la dépendance et de la mort.
La fixité de lesprit ne se calcule jamais dans limmobilité de son essence mais dans le mouvement de ses particules. La fixité de lesprit sautorise dêtre à contresens de la fixité mécanique de la forme. Toute mécanicité de la forme a un engagement prépondérant dans les systèmes de conscience du même type.
Il ny a quune évolution lente, progressive et étapiste qui puisse se compatibiliser à la transformation de la forme vers son aboutissement final cest-à-dire sa propre perfection. Lorsque la perfection dune forme donnée est atteinte, elle sinscrit dans un nouveau système de conscience qui la prend comme base ou comme référence antérieure afin de ne pas se marginaliser dans une inconscience sans fin. Le mouvement de la conscience qui la supporte ou la reconnaît est un nouveau mouvement qui aura vu à défaire les assises occultes de lancienne forme. Toutes les assises occultes sont prépondérantes au maintient de la forme.
La forme résiste de par sa nature à sa propre négation cest-à-dire à son évolution chaotique et anarchique. Le summum de la forme est toujours le point de convergence de ses assises occultes. Se libérer du point de convergence des assises occultes est se libérer du point dengendrement de la forme. Les assises occultes sont la base de compréhension de toute action de libération lorsque la condensation de la forme est rendue à maturité. Le fruit mûr tombe à maturité. Linstant de la chute est linstant de libération de lancien support, de lancienne matrice.
Le point de convergence de nouvelles forces est la référence de lancienne forme. Elle se soumet dorénavant à un nouveau contexte délévation ou à un nouveau paradigme de conscience. Il ny a pas de rendez-vous de la forme avec linfini si elle ne se comprend pas par ses assises momentanément occultées et nécessaires à son perfectionnement.
La forme est prépondérante à toute conscience qui lui est soumise. La forme est passage salutaire à toute conscience qui en épouse temporairement la dynamique évolutive. La forme est fluide et non opposante ou non contradictoire à toute lumière ou conscience qui la perfore de sa compréhension de ses origines occultes autant que de sa destinée et de sa justification ou de sa légitimité évolutive.
La forme est la constituante première des champs de mémoires. Lorsque lÊtre se libère du temps et de lespace, il se dégage comme esprit et il est à même de constater sa liberté à travers les royaumes de la forme.
La liberté est le carburant de cette essence-lumière qui sinvestit et se dégage de toutes les formes quelle a pu produire, explorer, édifier et puis détruire pour se permettre un prochain territoire de création. La forme est exigüe et contraignante si elle ne saccompagne pas du détachement nécessaire à lexercice de la liberté de la lumière.
Il faut prendre le chemin à rebours de la forme pour en saisir là-propos évolutif et garder ou obtenir sa liberté. Le chemin à rebours nest pas un chemin rétrograde mais une compréhension par devant de linconscience innée accompagnant le développement de la forme.
Toute forme est à contredire si on veut garder sa liberté. Toute forme est à affronter un jour ou lautre dans le temps si on veut accéder à léternité de ce temps et sans sa contradiction inutile. La contradiction du temps et de lespace est inutile. La seule continuité de ces contingences majeures se trouve dans la lumière de lesprit qui les a créées.
Retrouver lesprit de la forme cest sen dégager, cest refondre sa compréhension dans un moule plus grand et graduellement de plus en plus grand vers la matrice unitaire et ultime dun paradigme dévolution. Le paradigme dévolution est la matrice première doù tout émane et où tout revient. Il est lui-même le plafond dune évolution et le plancher de la suivante.
Lâme est un processus créationnel inversé qui a déterminé lexigüité extrême de la lumière vers une nouvelle fondation dans la matière. Elle a structuré la matière selon un exercice extrême de pauvreté de la lumière. Elle a réussi à structurer progressivement légo, à le programmer à explorer les difficiles et rébarbatifs champs de matières pour se configurer une nouvelle station, un nouveau pied à terre dans la densité de la matière.
Le point final de la densité porte sa propre force dinversion et par la suite dévolution vers son nouvel objectif ou appariement de conscience. Il ny a jamais de stagnation dans les processus dinversion de toutes sortes. Il faut attendre le point daccession et dimmobilité de la forme dans sa maturation pour le voir un jour péricliter ou ascender vers une nouvelle voie déchantillonnage de la lumière. La lumière a dénormes échantillonnages de matières et de combinaisons de matières qui la servent dans son processus de création.
Il appartient à la matière dêtre configurée par la lumière et cette dernière se redécouvre de nouvelles potentialités à même le processus éternel de création.
Des milliards et des milliards de microformes naissent et meurent instantanément selon nos paramètres actuels dévaluation du temps. Cependant, elles ont eu suffisamment de temps pour créer autant de chemins nouveaux vers lexploration et létendue exponentielle du champ de conscience qui supporte son mouvement. Il ny a que le mouvement éternel de ce champ de conscience qui est la source de la naissance et de lévolution des microformes.
Telle larborescence des poumons, toutes les alvéoles sont destinées à capter la nourriture essentielle de lévolution cest-à-dire lexpérience dans la forme selon dimmenses registres de subtilités inscrits dans la manifestation humaine et encore loin davoir été découverts, investigués et encore moins maîtrisés.
Serez-vous lobjet de votre propre science? est la question.
Être lobjet de sa science cest être la science de son propre objet. Telle est la résolution de la lumière.
Le sujet est toujours assujetti à sa science. Il doit être lobjet propre de sa science. Il est renvoyé à lui-même pour fin de découverte et de prise de conscience de ses assises occultes qui lui sont pour le moment incompréhensibles mais qui, avec la persévérance et dans la continuité de la recherche de liberté, lui permettront de se dégager des prisons de la forme inconsciente.
Lêtre humain a le nez dans le coin du mur. Sil reste confronté au mur, il ne franchira pas le seuil de son évolution future. Ce nest pas en tapant dans le mur avec son front quil le dégagera de son chemin. Cest en passant à un autre paradigme de conscience quil pourra le franchir. Ce passage est celui de lesprit et de la libération de lespace-temps qui lui a été nécessaire de vivre à travers la forme afin de constituer un nouveau royaume-matière lui permettant dexplorer ses potentialités de création par la difficile maîtrise des forces de la matière.
— Denis St-François